journée mondiale Alzheimer 2025
journée mondiale Alzheimer 2025

Alzheimer, une bataille d’innovation et d’humanité

journée mondiale Alzheimer 2025

Chaque année, le 21 septembre, la journée mondiale de la lutte contre la maladie d’Alzheimer nous rappelle une évidence : nous sommes tous concernés. Que ce soit parce qu’un proche en est atteint, parce que nous avons croisé la maladie dans notre entourage professionnel, ou simplement parce que nous faisons partie d’une société qui vieillit.

Alzheimer, c’est plus qu’un enjeu médical : c’est un défi collectif. Un défi qui mobilise chercheurs, soignants, aidants, familles, mais aussi des entrepreneurs audacieux. Ceux qui décident de se lancer dans ce combat savent qu’ils avancent sur un terrain miné : plus de 200 essais cliniques de phase III ont échoué en vingt ans. Pourtant, ils y vont. Parce qu’il y a urgence, et parce qu’il y a espoir.

Des visages derrière les projets

Derrière les innovations, il y a des visages. Ces entrepreneurs que j’ai croisés, ou suivis de près, incarnent chacun à leur manière une façon de répondre à la maladie.

Romain Verpillot / Alzohis & Noratest®

Romain Verpillot, a co-fondé Alzohis. Sa conviction : pour avancer, il faut rendre le diagnostic plus simple et plus précoce. Avec Noratest®, il propose un test sanguin capable de distinguer Alzheimer d’autres pathologies neurologiques. Là où aujourd’hui on impose encore aux patients des parcours lourds (IRM, ponction lombaire), lui veut démocratiser un diagnostic accessible, rapide et non invasif. Son travail a reçu le soutien d’Alzheimer Europe, preuve que la communauté scientifique croit à cette approche.

Jérôme Braudeau et Baptiste Billoir / AgenT

Chercheur en neurosciences, Jérôme Braudeau, avec son associé Baptiste Billoir, a créé AgenT, une biotech installée au cœur de Paris-Saclay. Leur idée : détecter la maladie avant même qu’elle ne soit visible cliniquement. Grâce au test sanguin B-HEALED, basé sur l’analyse multi-omics et l’intelligence artificielle, ils veulent identifier les patients “à risque” plusieurs années avant l’apparition des premiers troubles de la mémoire. C’est un pari ambitieux, mais crucial : plus on agit tôt, plus on a une chance de ralentir — ou un jour, d’empêcher — la progression.

Sébastien Lasnier / Synaptys Neuroscience

Fondateur de Synaptys Neuroscience, Sébastien Lasnier a une motivation intime : un proche touché par Alzheimer. De là est née une mission : développer un traitement qui cible plusieurs mécanismes de la maladie en même temps, plutôt que de s’attaquer à une seule cause. Leur molécule phare, SYS-0108, agit à la fois sur la neurodégénérescence et l’inflammation. Synaptys a fait le choix d’un modèle de biotech “à taille humaine”, ancrée sur le plateau de Saclay, mais ouverte sur le monde. Lors du TEDx Paris-Saclay, Sébastien a partagé son parcours avec une sincérité qui a marqué le public : “Je me bats pour que d’autres familles ne vivent pas ce que la mienne a traversé.”

Laetitia Portal / Hello Art Up

Enfin, il y a des entrepreneurs qui s’attaquent à Alzheimer par un autre chemin. Laetitia Portal, diplômée en archéologie et en histoire de l’art, a créé Hello Art Up. Sa startup transforme les EHPAD en musées virtuels inclusifs, co-construits avec les résidents, les familles et les salariés. Chacun y apporte ses souvenirs, ses objets, ses passions, enregistrés puis intégrés dans une visite virtuelle. Résultat : un outil qui redonne une voix, une identité et une fierté aux personnes âgées.

L’idée est née d’une histoire personnelle : son grand-père, atteint d’Alzheimer, retrouvait toute sa vivacité quand il parlait de son jardin et de ses pierres “romaines”. Aujourd’hui, plus de 60 établissements en France disposent de leur musée, et le projet a été distingué par « le prix Coup de cœur » des Entrepreneuses Helena Rubinstein et Force Femmes 2024. Une innovation qui ne guérit pas la maladie, mais qui soigne l’humain.

Côté investissement, le sujet est complexe

Entre 2000 et 2020, plus de 200 essais cliniques de phase III sur Alzheimer ont échoué. Ces résultats ont marqué le secteur et freiné de nombreux engagements financiers, tant le risque paraissait élevé.

Depuis 2021, la tendance change peu à peu. Plusieurs avancées scientifiques ravivent l’intérêt des investisseurs :

  • Les diagnostics précoces : tests sanguins et biomarqueurs permettent d’identifier la maladie bien plus tôt, ce qui ouvre la voie à des essais cliniques mieux ciblés et potentiellement plus efficaces.
  • L’ampleur du défi : avec près de 50 millions de personnes concernées dans le monde et un coût économique colossal, Alzheimer est un enjeu sanitaire et sociétal de premier plan.
  • Les premiers signaux positifs : quelques résultats encourageants, même partiels, redonnent confiance et attirent de nouveau les fonds spécialisés, souvent en partenariat avec le secteur public.

À côté de ces dynamiques privées, la philanthropie reste essentielle. En France, plusieurs fondations investissent chaque année entre 1 et 4 millions d’euros dans des projets ciblés. Ces soutiens complètent les financements institutionnels et permettent à de nombreuses initiatives de franchir les premières étapes. Si vous souhaitez contribuer à la recherche, vous pouvez soutenir France Alzheimer https://www.francealzheimer.org/

Un concours avant de se quitter

Pour terminer sur une note concrète, je veux signaler qu’il existe en ce moment un appel à projets particulièrement intéressant pour celles et ceux qui travaillent sur Alzheimer.

👉 L’appel « Vers un hôpital Alzheimer Friendly », porté par la Fondation Médéric Alzheimer aux côtés de partenaires hospitaliers, vise à soutenir des initiatives qui améliorent l’accueil et la prise en soin des personnes atteintes d’Alzheimer dans les établissements de santé. L’enveloppe totale atteint 400 000 €, répartie entre plusieurs projets structurants. En savoir plus

En guise de conclusion

Alors, en cette journée mondiale, je garde une conviction : Alzheimer n’est pas seulement une maladie à vaincre, c’est aussi une expérience humaine à transformer. Entre la science dure et l’innovation sociale, il y a un continuum de solutions. Et c’est sans doute en croisant ces chemins que nous avancerons.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *